Synthèse du livre blanc
« Blockchain for better care »
1. La blockchain : naissance d’un nouveau modèle économique
La blockchain étant par essence décentralisée, son utilisation implique une refonte du modèle économique. En effet, par-delà le changement de paradigme technologique, la blockchain nous invite à redéfinir la chaine de valeur et le rôle des parties prenantes. Bien qu’elle remplisse certains des besoins techniques d’actualité (traçabilité, transactions sécurisées etc.), elle ne peut être utilisée que pour ces seules finalités. C’est d’ailleurs ce qui la rend si difficile à généraliser, puisque dans tous les domaines d’application, ses protagonistes font rapidement face à la refonte du modèle économique sous-jacent à la filière.
2. La blockchain est-elle toujours pertinente ? – Réflexions sur les cas d’usage
La blockchain n’est pas un remède à tous nos maux, encore moins une baguette magique. Elle peut être prise en considération dès lors que des problématiques de traçabilité, de confiance, de transactions sécurisées ou encore de décentralisation de l’information dans une configuration multi-centre sont recensées. Elle n’en devient pas pour autant comparable à une vraie base de données, notamment en termes de performances. Son procédé de signatures chainées des transactions n’en garantit pas l’absolue inviolabilité, mais il permet un gain de temps face à des hackers de plus en plus équipés.
La blockchain n’affranchit pas ses utilisateurs des problématiques d’intégration des systèmes d’informations (SI) et d’interopérabilité. Enfin, son immuabilité pourrait de prime abord la rendre incompatible avec le cadre réglementaire, notamment vis-à-vis des données sensibles à caractère personnel. C’est pourquoi notre livre blanc apporte un cadre méthodologique, léger et rapidement utilisable pour en faciliter la décision. Ainsi, au moyen d’un canevas dédié, le lecteur est amené à clarifier son besoin et à prendre conscience de la pertinence (ou non) de cette solution face à son problème.
3. Blockchain et industrialisation : deux philosophies antagonistes
La blockchain est née d’un courant de pensée libertaire, qui consistait à déconstruire notre société pour aller vers un modèle transactionnel, décentralisé et anonyme, garantissant ainsi la liberté des marchés et des individus. Elle a depuis convaincu futuristes et technologistes sur la puissance de son protocole dans la gestion de transactions d’objets digitaux. Elle est ainsi devenue un élément technologique de première importance pour l’industrie, en pleine recherche de leviers de transformation. Or, notre monde a peu évolué sur ces aspects. Nous sommes toujours dans un mode plutôt centralisé en termes juridiques, politiques et d’autorités. C’est ainsi que depuis quelques années fleurissent nombre de blockchains privées ou de consortium, qui (ré)introduisent la notion d’identité des acteurs dans la chaine. Si cela va à l’encontre du principe même de la blockchain, ça n’en reste pas moins indispensable à la recevabilité juridique d’un tel système.
4. La création d’un standard
Au rythme auquel la blockchain se répand dans les strates de nos SI et de notre société, il devient important d’en normaliser le cœur, à minima. Plusieurs initiatives sont aujourd’hui à l’œuvre, notamment l’ISO groupe TC 307 et l’UIT SG17 aux Nations Unies, qui de concert travaillent à la définition des concepts, de l’architecture et plus globalement aux problématiques de gouvernance, confidentialité etc. La normalisation permet d’accompagner et d’organiser le marché.
Notre livre blanc aura été précurseur en ce sens qu’il aura permis aux membres du Healthcare Data Institute, en l’absence d’un standard, de se pencher sur ces considérations sémantiques mais aussi d’architecture de référence dès 2016.
Pour en savoir plus, téléchargez l’intégralité livre blanc
David Manset, Directeur de la Recherche et de l’Innovation chez Be-Studys. |