Home

Démocratiser l’accès aux données pour permettre aux professionnels de s’en emparer

juin 6, 2018 | Patrick OLIVIER - Directeur Général d'IVBAR France, Vice-Président du HDI

Invité à présenter la démarche de la Suède lors de la HDI Day en 2016, le PDG de la start-up suédoise IVBAR, Jonas WOHLIN, a tissé depuis des liens avec la France, qui m’ont conduit il y a quelques mois à prendre la direction de la 1ère filiale d’IVBAR, installée en France.

 

IVBAR est l’un des leaders européens de la big data en santé depuis 2012. La plateforme d’analyse de données ERA, conçue par IVBAR dans le cadre d’un programme gouvernemental, allie méthodologie et technologie, pour mesurer la performance des établissements et développer des outils de paiement au parcours. La Suède a pris le parti il y a plusieurs années d’utiliser les données disponibles pour accompagner la transformation de son système de santé. Doté d’une culture de la performance et convaincu de l’intérêt du travail collectif, IVBAR a conçu cette plateforme avec et pour les professionnels : il s’agissait de donner aux acteurs les moyens de piloter et d’améliorer leur organisation, et donc, la qualité des soins.

La plateforme permet de définir et d’analyser une prise en charge en observant les parcours de patients sur plusieurs années. Elle corrèle ensuite les résultats de ces parcours aux données de situation initiale des patients (âge, antécédents, situation clinique, etc.), grâce à un algorithme amélioré continuellement. A partir de là, des indicateurs de performance sont calculés, permettant de comparer les données entre plusieurs établissements, régions, pays, etc., en tenant compte des différences de la patientèle. La plateforme s’adapte aux besoins identifiés par les opérateurs. La puissance de l’outil est renforcée chaque fois qu’il est enrichi par de nouvelles données. Les établissements disposent ainsi d’un outil de pilotage unique, capable d’évaluer la qualité de leur réponse aux besoins de prise en charge de leurs patients. Le régulateur est aussi en mesure d’analyser et de comparer l’évolution de la performance, à l’échelle régionale, nationale ou internationale. Ces outils de mesure de la performance, aujourd’hui déployés sur 70% du territoire, vont être étendus à l’ensemble du pays. Ils sont aussi utilisés en Finlande.

Par ailleurs, la plateforme ERA permet de développer le paiement au parcours. Il s’agit de définir le paiement selon une estimation du parcours de santé de chaque patient, ajusté ensuite selon les résultats de la prise en charge. La plateforme permet aussi de déployer des outils de facturation et de suivre toutes les activités de soin. Deux régions suédoises l’utilisent d’ores et déjà sur plusieurs pathologies.

Il n’existe pas d’outil aussi performant en France à ce jour : nous disposons d’outils de mesure et d’indicateurs, mais les indicateurs ne sont pas ajustés selon les spécificités des patients ; nous disposons de bases de données solides et riches sur les parcours des patients en ville et à l’hôpital, mais ces données sont peu utilisées au quotidien pour piloter et établir les prises en charge.

Nous devons démocratiser l’accès à ces données pour développer des outils de diagnostics de la réponse aux besoins de santé, piloter des projets de recherche par exemple ou encore développer des programmes d’amélioration de nos hôpitaux, EHPAD, etc.

Nous devons libérer les données et les rendre accessible aux professionnels, afin qu’ils puissent les utiliser au quotidien, au bénéfice de tous les patients.

Le déploiement du PMSI, la mise en place du SNDS et l’informatisation des processus de soins, sont des bases solides sur lesquelles s’appuyer pour conduire une démarche comparable à celle de la Suède, adaptée aux spécificités des parcours et des besoins de santé en France. Les expérimentations qui vont être lancées dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 doivent permettre de déployer des modèles innovants visant à améliorer durablement la santé des Français. Dans ce contexte IVBAR, grâce à sa filiale en France, pourra contribuer à donner aux professionnels les moyens de suivre, d’évaluer leurs projets et de tester de nouveaux modes de financement.

 

Patrick OLIVIER

Directeur Général d’IVBAR France, Vice-Président du HDI